Dès mes premières peintures, je me suis orientée d’une figuration onirique très stylisée vers l’abstraction. Cette abstraction a connu plusieurs états, s’appuyant sur quelques éléments figuratifs, elle va ensuite devenir autonome et lyrique. Quand le lyrisme s’est exacerbé et que les formes ont disparu j’ai décidé de controler mes gestes qui se sont souvent répétés dans un choix d’écriture automatique et qui s’est organisée en créant des structures dans de nouveaux types de composition.
Ces œuvres arrivent en rupture avec une phase antérieure d’abstraction lyrique très colorée.
Les Grands Rythmes, peintures à l’huile, d’apparence statique, sont intuitives et gestuelles. Il s’agit de tableaux dépouillés, traversés par un rythme ou une structure, dont la conception est celle de la peinture concrète.
Les zébrées sont des peintures sur papier dans lesquelles se déploie un geste répétitif. C’est le moment de l’abandon de la peinture à l’huile pour la peinture acrylique que j’ai utilisée d’abord sur papier, avant de travailler sur toile. C’est aussi le moment de réalisations ‘’in situ’’, comme au Kunstverein de Bochum. -Ce sont des peintures abstraites travaillées en parallèle, sous la forme de trois séries: les Icare, les sabliers ou étrusques, les zébrées. Ces tableaux jouent sur la tension entre un signe et le reste de la toile
Les colonnes et baguettes magiques se développent pendant deux ans. Elles arrivent après les Icare et s’apparentent, au départ, par leur verticalité et leur rigidité, aux Grands Rythmes de 1977. Schématiques à l’origine (une ligne coiffée d’une croix), elles deviennent végétales puis animales. Elles font la transition entre l’abstraction et la figuration. voir dans le catalogue C.D. »La traversée des images » exposition du 6 au 20 Mai 1986 , au Centre Franco Italien Turin, textes de Monique Daubigné et de Ramon Tio Bellido .
Je suis dans la représentation de la figure sans modèle. Ces personnages féminins allongés, noyés, Ophélie, sont issus du renversement des colonnes et baguettes magiques. C’est le moment où je sens la nécessité de la présence humaine, sous la forme du nu dans l’atelier et la mise en place d’un dispositif particulier avec le modèle vivant.
Les thèmes traités ont été Les travestissements, Les hommes, Les Vénus et Olympia, Voir le catalogue C.D »Le jeu du modèle et de son artiste » exposition du 16 mai au 30 juin 1991 ,Galerie D.Speyer, texte de Gilbert Lascault Voir le dispositif proposé par le peintre, « Source et ressources de la figure » texte de Monique Daubigné dans le catalogue: « la traversée des images » texte de Ramon Tio Bellido exposition mai 1986, Centre Culturel Franco italien, Turin.
Il s’agit de portraits oniriques dans lesquels l’identité des modèles s’exprime à travers leur imaginaire. Ce sont de grands formats réalisés au pastel, des peintures acryliques et des photographies. Les portraits sont des œuvres composites: pastel ou peinture, accompagnée d’une photographie du modèle dans l’atelier. Voir le catalogue C.D. « peintures et métamorphoses » exposition du 15 septembre au 28 octobre 1994, galerie D.Speyer ,texte de Catherine Roseau .
Les nourritures terrestres
1993, Centre Bradford Aussillon, texte de Philippe Duboy. Le jeu du modèle et de son artiste
Réalisation de peintures oniriques et de portraits, mettant en relation des humains et des insectes : Les insectes Voir le catalogue C.D. exposition. Janvier -mars 1997 galerie D.Speyer ,texte de Myriam Revault d’Allonnes Voir le catalogue C.D. »Ni angel ni bèstia « exposition novembre 1995, Salle des expositions de la pace Sant Joan Lleida, texte de Ramon Tio Bellido, et « la chasse d’Artémis » ,texte de Philippe Duboy.
En parallèle à la peinture, ayant été particulièrement intéressée par l’apparence anthropomorphique de carottes aux multiples racines, que j’ai mises en scène dans des dessins et des photographies je me lance dans un travail de sculpture (plâtre et résine)
Séjour en résidence au Musée Ste Croix des Sables d’Olonnes , où j’ai commencé une série de peintures, mettant en relation des modèles : le personnel du musée ,et des natures mortes crées par eux , à partir de sable et de coquillages. Leurs natures mortes ont été réinterprétées dans des pastels réalisés à la fin de la pose. Ce travail s’est prolongé à l’atelier et s’est développé dans « à travers les sables », dont des œuvres ont été montrées à la Galerie Speyer du 17 mai au 23 juin 2001. Voir le dépliant C.D.exposition mi-juin 2001 galerie D.Speyer, texte de Françoise Parfait.
De nouvelles réalisations, peintures pastels et vidéo, visent plus particulièrement le rêve dans toutes ses formes : rêves du dormeur, désirs, rêves éveillés. La vidéo enregistre le récit du dormeur, et la peinture démarre en présence du modèle. Certaines peintures et pastels sont été montrées du 18 septembre au 31 octobre 2003 à la Galerie Darthea Speyer, Paris. Voir le dépliant C.D. exposition septembre – octobre 2003, galerie D.Speyer, extrait de texte les énigmes des rêves, de Gilbert Lascault.
Réalisation des « Conversations » .Il s’agit de peintures qui ont capté la relation entre deux personnes, à l’atelier, Arnold Pasquier et un ou deux autres modèles Le dialogue initié par Arnold Pasquier était sur le thème : le pays que nous désirons. Ces œuvres ont été réalisées pour l’exposition du C.R.A.C.de Valence, du 11 mai au 13 juillet 2005, elles ont aussi été exposées à la Galerie Darthea Speyer , 6 rue Jacques Callot , du 22 Septembre au 29 Octobre 2005. Dans le catalogue publié par le C.R.A.C., le texte a été écrit par Philippe Duboy ; ED IN ARCADIA EGO, ou « la belle nymphe débrayée » Dans le journal CRAC, Scène nationale Valence ,n°24, il y a un interview de Stéphane–Delarue Bernard.
les« Divinités de la Nature » Peintures et sculptures Dans les peintures se côtoient des moments intimes de la vie des lézards, des évènements politiques des souvenirs, qui se relient dans des toiles peintes à l’acrylique, dans des grands et moyens formats. Les sculptures. Réalisées dans le même lieu que les peintures, et durant la même période, elles participent d’une renaissance, ou l’homme, l’animal, le végétal et les objets se mêlent. Voir le catalogue de l’exposition « Sculptures exquises » janvier-mars 2008 Galerie Darthea Speyer Paris. Texte de Françoise Philippe et Parfait Duboy
Sculptures pour la Biennale de Yerres « Adam ,Eve et l’Ours » Depuis octobre 2008 j’ai créé un groupe de sculptures mettant en scène la fuite d’Adam emporté par des serpents symbolisant l’énergie et la sexualité dans ce qu’elle a de dynamique et d’accès à une ouverture dans le monde. Il porte le feu dans une main tel un sportif des JO ou Prométhée, le feu exprimant la possibilité de transformer donc la puissance du travail , l’autre main tenant un portable avec des ondes et une clef de sol désignant la musique et la communication .Il emporte aussi des éléments de la nature ,des algues et un poisson ornent sa tête et un lapin s’enfuit à ses cotés. Eve rêve souriante , la tête appuyée contre un grand ours , debout comme un ours en peluche , géant , légèrement déhanché , en mouvement, ils ont des fleurs et des plantes à leurs pieds , et Ève porte sur son bras un élément marin du type langouste ou homard . J’ai choisi de travailler ce thème d’Adam et Eve, parce que c’est une icône très présente dans l’histoire de l’art et dans notre structure mentale, l’homme et la femme, le père et la mère
Réalisation de 13 petits bronzes « Divinités de la nature » à Swamimalay dans le Sud de l’Inde. Réalisation des Peintures « Des hommes et des dieux ». Expositions en Inde, en août au « Centre for Contemporary Art » de Cholamandal à Madras et en Septembre à l’Alliance Française de Bangalore. Cette nouvelle série de portraits faisant suite à un voyage en Inde, répondait à une invitation du Centre pour l’Art Contemporain de Cholamandal ,à Madras, pour exposer. Cette fois ci les modèles se sont emparés des dieux et des divinités de différentes cultures essentiellement l’Inde, et c’est cette relation que j’ai peinte, ainsi que quelques scènes mythologiques mettant en situation des dieux et des humains..
Les peintures parlent « des hommes et des dieux ». Il ne s’agit pas d’une approche théologique, mais d’une confrontation entre les images, les représentations des dieux, et ce qu’ils expriment pour les modèles qui les choisissent .Les formes que prennent les dieux suscitent des projections et permettent l’identification à certaines de leurs valeurs, c’est ce que les modèles révèlent et que la peinture montre. En effet, c’est à l’iconographie de ces religions et mythologies que les personnes sont le plus souvent sensibles mais le langage est là comme élément indispensable Les sculptures « les divinités de la nature », ce sont de grands plâtres polychromes, inspirés des œuvres réalisées sous la forme de petits bronzes antérieurement, et leur esprit est celui des sculptures exquises
« Rencontres avec nos amis et leurs images» Dans de grands formats allongés, des personnes sont regroupées et confrontées au peintre et aux autres par les images et les objets qu’elles ont apportés. Les modèles se sont vêtus en relation avec les images et se sont organisés en prenant possession de l’espace de l’atelier ou à l’extérieur. Après une première pose qui a réuni tous les modèles, et qui a permis la composition du tableau, certains modèles sont revenus en fonction de la nécessité du tableau.
En parallèle réalisation de sculptures hybrides…
« Rencontres avec la nature » Ce sont des arbres que je perçois comme des personnes, je les côtoie régulièrement dans le parc Pic, à coté de l’atelier. Ils se transforment au cours des saisons et sous la main des jardiniers, leur expression change, à l’exception de ceux qui sont immuables et qui apparaissent comme des gardiens Je les ressens, les observe, les dessine, les photographie, et une fois à l’atelier je les mets en scène comme des danseurs. Ensuite le travail pictural projette mes visions sur la toile. Les œuvres produites sont des peintures acryliques sur toile de formats variés, des dessins et aquarelles.
Christiane Durand © 2020 • Site Web : graphik factory